Voilà 10 années que La Fine Equipe s’attèle à vous sortir des petits pains par l’intermédiaire de ces albums “La Boulangerie” . Nous les avons retrouvé chez Nowadays Records pour faire un petit bilan de ces 10 ans !

 

La Fine Equipe et sa “Boulangerie”

Tout d’abord La Fine Equipe c’est quatre connaissances qui ont décidé de s’associer pour distribuer du plaisir. 3 volumes de “La Boulangerie” plus tard , on obtient un dernier album sorti ce 20 juin qui contient des inédits et tous les titres “historiques” :

Quatre beatmakers répartis originaire de Paris & Marseille, c’est le “classico” , présentation:

  • Mr.Gib: Accent chantant, le marseillais est spécialisé dans le “breakbeat” , il scratch à volonté et a l’humour aiguisé.
  • Blanka: Producteur et Ingénieur du son marseillais, il se balade entre l’électro et le hip-hop tout en distribuant ses “good vibes” .
  • oOgo: Le second marseillais de l’équipe, beatmaker habile, il s’occupe de toute la partie “mix” .
  • Chomsky: Les samples, la rythmique et les pads, il connaît, l’atout mélodie de l’équipe !

En plus d’être une belle équipe, ils sont aussi à l’origine du label Nowadays Records, qui d’ailleurs fêtera bientôt ses 5 ans !

L’interview

Quelle est l’histoire derrière La Fine Equipe ?

Blanka: Au départ on s’est rencontré au lycée, je faisais une émission de radio et j’invitais Ugo à Marseille. Puis un pote de la fac m’a soufflé: “Y a un mec qui scratch super bien, il est vers Aix, tu devrais aller jeter un oeil.” On a rencontré Mathieu qu’on a aussi invité à l’émission et on a commencé à faire des trucs tous les trois dans le style Birdy Nam Nam. À l’époque on était très axés “turntablism” , on adorait les X-Ecutioners qui étaient un groupe de scratch. Petit à petit, on s’est mis à la production; Mathieu nous a annoncé qu’il partait à Paris pour entamer une école d’ingénieurs du son et nous a invité à le suivre. On est tous les trois montés à Paris et c’est là que l’on a rencontré Vincent (Chomsky). On a tout de suite eu des affinités et c’est aussi à ce moment que l’on a décidé de créer “La Boulangerie” .

Le nom de La Fine Equipe ?

oOgo: C’était un délire parce que l’on ne se prenait pas vraiment au sérieux. On cherchait un nom de groupe un peu drôle et à Marseille, cela signifie “l’équipe de bras cassés” .

Mr.Gib: “Oh ! Y a la fine équipe qui débarque !” (Le dit avec l’accent Marseillais ndlr.)

oOgo: Surtout qu’à l’époque c’était le truc du “hip-hop” et on n’avait pas du tout la dégaine de ceux avec qui on bossait.

Blanka: On a toujours apprécié le second degré, et le nom colle bien à cette atmosphère.

Et même 10 ans après cela reste un “délire” , vous continuez de vous faire plaisir.

oOgo: Ouai, carrément, mais il y a beaucoup de choses qui sont des délires. “La Boulangerie” c’est un hommage à J Dilla et son album “Donuts” , c’est aussi un truc qui nous amuse quand on appelle tous nos titres par des noms de pâtisseries.

Blanka: C’est aussi parce que l’on aime bien bouffer, on est de bons vivants, faut se l’avouer.

Quel était le projet originel derrière “La Boulangerie” , distribuer des pains gourmands entres copains à qui voudra l’entendre ?

oOgo: C’est ce que j’expliquais plus haut, quand l’album “Donuts” de J Dilla est sorti c’était exactement ce que l’on faisait à cette époque. Du coup le nom “La Boulangerie” fait référence à cet album. Pour les associations artistiques, c’est un autre délire que l’on a décidé de réaliser. C’était à l’époque de My Space, il y avait plein d’artistes qu’on suivait et appréciait, on était au coeur d’une sphère très underground. On a donc invité tout le monde à venir prendre du plaisir avec nous ! Alors c’est symbolique, surtout aujourd’hui, mais on nous a proposé de sortir un CD et c’est après cela où on s’est dit autant faire quelque chose de grand; Pour cela on a donc invité cette sphère dans laquelle on gravitait et on a calé plus de 80 min de son qui représentait cette atmosphère.

Après le premier volume qui a reçu un bon accueil et surtout qui nous a vraiment fait “kiffer” , on a gardé cette formule !

Pour “La Boulangerie” c’est trois volumes et un album collector (Back Burners) c’est bien ça ?

oOgo: Oui c’est une trilogie. Ce nouvel album contient des anciens morceaux mais aussi 15 inédits.

Chomsky: C’est une forme de conclusion, on termine une époque de la plus belle des manières. Avec un coffret rassemblant tout le meilleur de “La Boulangerie“. Une sorte de “cerise sur le gâteau” avant de passer à autre chose.

Quand La Fine Equipe fait le bilan 10 après votre première sortie, quel est le ressenti ?

Chomsky: Franchement on n’a pas vu le temps passer parce que tous les quatre on a aussi nos projets à côté. Avec Ugo on gère le label Nowadays, Gib & Blanka ont leurs studios d’enregistrement, on n’a pas arrêté de travailler sur les projets des autres. Même si on a sorti 4 albums avec La Fine Equipe, on est aussi présent sur des sorties d’autres artistes, pour nous tout est mélangé.

Quand on réécoute ce qu’il s’est passé en dix ans, il y a une certaine forme de nostalgie, un goût particulier.

Blanka: C’est notre petite “madeleine de Proust” . Souvent des morceaux quand tu les réécoutes, des choses que l’on a sorties, ça rappelle une époque, de beaux moments de vie.

Mr.Gib: Ce que je vois aussi, c’est qu’à l’époque, on n’imaginait pas que cela nous amènerai à ça. Le bilan est ultra-positif, c’est une histoire de potes qui aiment la musique et 10 ans après on est toujours là.

Justement Nowadays a été fondé quelque temps après.

Chomsky: Oui c’était les prémisses de Nowadays Records, il y avait déjà cette idée de “collectif” et de fédérer une scène.

Mr.Gib: Et évidemment il y a des artistes de “La Boulangerie” qui ont été signés derrière, je pense à Mr Hone, QuetzalNowadays c’est le prolongement de “La Boulangerie” et ensuite tout ça c’est mélangé.

On a beaucoup d’influences musicales et on essaye de le retranscrire dans notre musique, on ne veut pas faire ce que tout le monde fait.

Dix ans après c’est aussi le retour aux fourneaux pour La Fine Equipe ?

oOgo: Ca fait un moment que l’on voulait faire un coffret qui récapitulerait l’univers de “La Boulangerie” , dix ans c’était le moment parfait. Derrière on va passer à autre chose, on prépare notre nouvel album pour 2019. À partir de la rentrée on va sortir des singles qui seront dans une autre “veine” et ce “Back Burners” est une façon de “boucler la boucle” .

Chomsky: Un peu comme les différentes “boulangeries” ce n’était pas prémédité. C’est l’envie et le désir qui nous pousse à ajouter des pierres à l’édifice. Que ce soit la box, le second ou le troisième volume, c’était en réaction à des rencontres, des envies musicales ou artistiques. L’intérêt aujourd’hui avec le recul qu’on a, c’est de voir ce que ça a créé autour et de se dire que rien n’était calculé, on garde une belle émotion.

Après quatre années sans sorties mais avec beaucoup de dates, est-ce difficile de se remettre au travail, de devoir se renouveler, vous regardez un peu ce qui se fait autour de vous ?

Chomsky: Un peu, mais Nowadays nous aide énormément à côté, c’est quelque chose qui nous alimente. Le travail que l’on réalise pour d’autres artistes, à la fin, il revient vers nous, c’est un échange permanent. Ce que l’on peut leur apporter par l’expérience que l’on possède, ils nous le renvoient en travaillant leurs projets.

oOgo: De manière générale, notre culture c’est d’écouter énormément de musique et d’être intéressé par celle-ci. En découvrant des nouveautés que l’on ne comprend pas, on évolue, on dissèque pour appréhender le ou les morceaux.

Chomsky: Exactement, on ne reste pas figés, on est en constante recherche de concevoir des nouveautés.

Mr.Gib: Il y aussi la scène “beatmaking” qui a évoluée, beaucoup de styles ont émergé (Futur Beat, Future House etc), ces nouveautés nous inspirent aussi. On a beaucoup d’influences musicales et on essaye de le retranscrire dans notre musique, on ne veut pas faire ce que tout le monde fait.

On continue à acheter des vinyles, à digger des samples, tout cela se mélange et nous emmènes vers l’album à venir.

Votre signature artistique s’est faite par l’utilisation de samples. Et à l’instar d’autres artistes vous n’hésitez pas à construire autour plutôt que de l’ajouter à la fin. Il y a une recherche précise du beat dans vos morceaux puisqu’ils contiennent différentes influences (Asiatique, américaine, latine…).

oOgo: Comme on l’expliquait, La Fine Equipe c’est un mélange de tout. Que ce soit des sonorités anciennes, des trucs modernes, on ne se limite pas au niveau des styles. D’ailleurs le nom “Nowadays” vient de là, c’est ce côté intemporel. On ne fait pas de différence entre un truc de l’époque et une production clean d’aujourd’hui. Je pense que le point commun avec tous nos sons, c’est ce mélange de styles anciens et actuels.

La Fine Equipe, vers d’autres horizons

Comme ils nous l’on dit, dès septembre vous pourrez découvrir les premiers singles annonciateurs de leur album à paraître en 2019. Dix années sont passées mais le collectif a toujours cette même envie de partager son plaisir et sa bonne humeur.

 

Je remercie La Fine Equipe pour avoir été à coeur ouvert et puis “Joyeux anniversaire” les gars ! Rendez-vous à la rentrée !