Paroles en feu pour monde en flammes. Avec “Burning Rome“, Danny Groenland signe un single engagé, brûlant de lucidité et vibrant d’espoir.

Le chant des cendres : Danny Groenland et l’urgence de dire

Il y a des chansons qui font danser, et puis il y a celles qui réveillent. “Burning Rome“, le nouvel album de Danny Groenland, appartient résolument à la seconde catégorie. Sous ses airs de soul militante, ce titre est une alarme musicale, un appel au réveil collectif. Et si l’on en croit l’artiste, l’heure n’est plus aux solos de violon pendant que la ville brûle.

Le titre fait bien sûr référence à la célèbre image de l’empereur Néron jouant de la lyre pendant l’incendie de Rome.

“Pratiquer un instrument est une noble discipline, certes, mais je doute que les citoyens dont les maisons étaient en feu l’aient vu du même œil”

Avec une lucidité mordante, Danny pointe du doigt l’absurde : alors que notre monde vacille sous les crises – climatiques, sociales, politiques – nombreux sont ceux qui détournent encore le regard. Comme Néron, ils jouent, pendant que tout brûle.

Mais Danny Groenland, lui, a choisi d’accorder ses instruments à la réalité. Et si enregistrer un album en pleine urgence mondiale peut sembler paradoxal, il revendique ce geste comme un devoir.

Un feu sacré au service d’un message radical

“Nina Simone disait que c’est la responsabilité des artistes de refléter leur époque. Je ne sais pas comment toucher les gens autrement. C’est ma façon à moi.”

Burning Rome” n’est pas un simple constat. C’est une dénonciation. Car pour Danny, toutes les luttes actuelles sont les branches d’un même arbre pourri :

“Notre système économique détruit la planète. Il faut un changement radical, un vrai virage collectif. Et on en a besoin maintenant.”

Mais là où d’autres sombreraient dans le désespoir, Danny choisit la lumière. Il infuse sa musique de toutes les émotions qui font tenir debout : l’amour, la colère, l’empathie, la peine, la peur… et surtout l’espoir.

“Find another way, this one isn’t working.”

Cette phrase, lancée comme un slogan, résonne comme le cœur battant du morceau. “Burning Rome”, ce n’est pas seulement un cri. C’est une main tendue. Un hymne pour celles et ceux qui refusent de rester immobiles. Un morceau fait pour réconforter, mais aussi pour réveiller.

Alors non, Danny Groenland ne joue pas pendant que Rome brûle. Il chante, il alerte, il espère. Et surtout, il nous invite à éteindre l’incendie – ensemble.